jeudi 4 octobre 2012

Sichuan

La grande descente

Quatre cent kilomètres de descente : on s'est réjouit un peu trop vite. De bons gros tunnels de plusieurs kilomètres, non éclairés, nous séparent de la ville. Les camions et les centaines de bus nous assourdissent de leurs klaxons, et la pluie nous arrose gentiment toute la journée.
Lorsqu'on essaie d'échapper aux tunnels, on a droit à de vieilles routes bien abîmées, mais aussi aux paysages qui vont avec et aux petits villages qui suivent, où les Qiang nous accueillent volontiers sur leur pelouse.


 

Lac et tour d'observation Qiang
Camping sur la pelouse


Nos hôtes

Chengdu
Quatorze millions d'habitants. Du brouillard, et encore du brouillard. Des travaux, et encore des travaux. Des bâtiments mégalos, qui se fondent dans le décor. Une manifestation anti japonais ...


Nous sommes hébergés en banlieue sud. Un soir où, comme il arrive parfois, l'électricité s'en est allé, nous sortons manger. Dans une rue voisine, une école d'hôtellerie projette, sur le trottoir, un film en français : Chef. On nous invite à nous asseoir sous le parapluie et nous offre un thé. Les étudiants qui courent entre la télé et le restaurant rient à chaque réplique du film.

Bouddha géant
Leshan. 160 km d'urbanisation et d'usines depuis Chengdu.
On retrouve Eric copain cyclo suédois rencontré en Turquie. On va dire bonjour au plus grand bouddha du monde et, hop ! Un plongeon dans le fleuve mouvementé qui porte les nageurs jusqu'à l'île en face.


Les Yi sous la pluie
Décision prise : nous prenons la route des montagnes pour rejoindre le Yunnan, et éviter ainsi l'épicentre du tremblement de terre d'il y a un petit mois. L'étroite route en béton à flanc de montagne finit par ne plus en être une, et la pluie nous suit tout au long de nos journées. Il nous faut pousser longtemps les vélos dans la boue avant d'arriver au col à 3 000 mètres. Deux cents mètres plus bas, un glissement de terrain "frais" de quelques minutes a fait tomber un arbre énorme en travers de la route. Nous aidons en vain les passagers du mini-van à extraire le véhicule de leurs entraves. 
Erik, passé quelques jours avant nous, a pris quelques photos mémorables : Voir ici et ici.

Durant cette semaine, nous n'avons dormi qu'une fois en tente. Impossible de trouver un coin pour camper dans la région. Heureusement, les habitants sont très accueillants et, quel que soit le lieu où nous pointons notre nez, maison, chantier ou cabane, il y a toujours un coin au sec où passer la nuit.
L'automne est, cette année, beaucoup plus humide qu'habituellement, et les récoltes en ont pâti. En conséquence, l'alcool et la drogue envahissent les villages, et donnent aux sourires un peu moins de gaieté qu'au naturel.

Un ange passe

Meigu, ville perchée. C'est le début des vacances nationales. Les ruraux viennent à la ville, dans leur habits traditionnels. Turbans, capes à pompons, foulards, chapeaux de toutes sortes s'entremêlent dans la rue bondée.

Pour avoir les informations que l'on recherche, on file au commissariat, où l'on va nous chercher une Traductrice : Wanda est la seule étrangère de la ville. Elle nous prend sous son aile et tout devient alors plus simple. On suit ses conseils : continuer à vélo n'a pas grand sens vu l'état de la route qui nous attend. Elle nous aide à prendre un ticket de bus pour le lendemain. 8 heures pour 170 km …, nous trouve un hôtel, s’occupe de tous les papiers, nous commande à manger dans un bon petit restaurant, nous offre un « moon cake », gâteau de la fête de la mi-automne, et disparaît. Qu'il est bon parfois de se laisser porter, avoir quelqu’un qui veille sur nous quelques heures et nous rend la vie plus simple !

Train
Cet ange nous a porté bonheur : on a une place dans le train de cinq heures du matin pour Kunming. Les vélos et bagages sont pris en charge avec beaucoup de sérieux. Épuisés, on s'endort dans nos couchettes avant le lever du jour, le bruit du train en marche pour berceuse. Quel plaisir de se réveiller entouré de montagnes, et de revoir, enfin, les rayons du soleil !

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