La grande descente
Quatre cent kilomètres de descente : on s'est réjouit un peu trop vite. De bons gros tunnels de plusieurs kilomètres, non éclairés, nous séparent de la ville. Les camions et les centaines de bus nous assourdissent de leurs klaxons, et la pluie nous arrose gentiment toute la journée.
Quatre cent kilomètres de descente : on s'est réjouit un peu trop vite. De bons gros tunnels de plusieurs kilomètres, non éclairés, nous séparent de la ville. Les camions et les centaines de bus nous assourdissent de leurs klaxons, et la pluie nous arrose gentiment toute la journée.
Lorsqu'on essaie d'échapper aux tunnels, on a droit à de vieilles
routes bien abîmées, mais aussi aux paysages qui vont avec et aux
petits villages qui suivent, où les Qiang nous accueillent volontiers
sur leur pelouse.
Lac et tour d'observation Qiang |
Camping sur la pelouse |
Nos hôtes |
Chengdu
Quatorze millions d'habitants. Du brouillard, et encore du
brouillard. Des travaux, et encore des travaux. Des bâtiments
mégalos, qui se fondent dans le décor. Une manifestation anti
japonais ...
Nous sommes hébergés en banlieue sud. Un soir où, comme il arrive
parfois, l'électricité s'en est allé, nous sortons manger. Dans
une rue voisine, une école d'hôtellerie projette, sur le trottoir,
un film en français : Chef. On nous invite à nous
asseoir sous le parapluie et nous offre un thé. Les étudiants qui
courent entre la télé et le restaurant rient à chaque réplique du
film.
Bouddha géant
Leshan. 160 km d'urbanisation et d'usines depuis Chengdu.
On retrouve Eric copain cyclo suédois rencontré en Turquie. On va
dire bonjour au plus grand bouddha du monde et, hop ! Un
plongeon dans le fleuve mouvementé qui porte les nageurs jusqu'à
l'île en face.
Les Yi sous la pluie
Décision prise : nous prenons la route des montagnes pour
rejoindre le Yunnan, et éviter ainsi l'épicentre du tremblement de
terre d'il y a un petit mois. L'étroite route en béton à flanc de
montagne finit par ne plus en être une, et la pluie nous suit tout
au long de nos journées. Il nous faut pousser longtemps les vélos
dans la boue avant d'arriver au col à 3 000 mètres. Deux cents mètres
plus bas, un glissement de terrain "frais" de quelques minutes a fait
tomber un arbre énorme en travers de la route. Nous aidons en vain les passagers du mini-van à extraire le
véhicule de leurs entraves.
Durant cette semaine, nous n'avons dormi qu'une fois en tente.
Impossible de trouver un coin pour camper dans la région.
Heureusement, les habitants sont très accueillants et, quel que soit le lieu où nous pointons notre nez, maison, chantier ou cabane, il y a toujours un coin
au sec où passer la nuit.
L'automne est, cette année, beaucoup plus humide qu'habituellement, et les
récoltes en ont pâti. En conséquence, l'alcool et la drogue
envahissent les villages, et donnent aux sourires un peu moins de
gaieté qu'au naturel.
Un ange passe
Meigu, ville perchée. C'est le début des vacances nationales. Les
ruraux viennent à la ville, dans leur habits traditionnels. Turbans,
capes à pompons, foulards, chapeaux de toutes sortes s'entremêlent
dans la rue bondée.
Pour avoir les informations que l'on recherche, on file au
commissariat, où l'on va nous chercher une Traductrice : Wanda
est la seule étrangère de la ville. Elle nous prend sous son aile
et tout devient alors plus simple. On suit ses conseils :
continuer à vélo n'a pas grand sens vu l'état de la route qui nous
attend. Elle nous aide à prendre un ticket de bus pour le lendemain.
8 heures pour 170 km …, nous trouve un hôtel, s’occupe de tous
les papiers, nous commande à manger dans un bon petit restaurant,
nous offre un « moon cake », gâteau de la fête de la
mi-automne, et disparaît. Qu'il est bon parfois de se laisser porter, avoir quelqu’un qui veille sur nous quelques heures et nous rend
la vie plus simple !
Train
Cet ange nous a porté bonheur : on a une place dans le train de
cinq heures du matin pour Kunming. Les vélos et bagages sont pris en
charge avec beaucoup de sérieux. Épuisés, on s'endort dans nos
couchettes avant le lever du jour, le bruit du train en marche pour
berceuse. Quel plaisir de se réveiller entouré de montagnes, et de
revoir, enfin, les rayons du soleil !
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