Expédition
On ne peut pas partir
d'Almaty sans grimper une montagne avec Tas, australien pilote rempli
d’énergie qui nous accueille depuis un bout de temps dans sa
demeure grand luxe. Ce sera un « petit sommet » pour lui,
3000 mètre que l'on grimpe plus ou moins doucement en quelques
heures. Margulan arrivé le premier au sommet, chante ses cris
guerriers mongols pour faire rager Tas, qui est derrière. La
descente est difficile : hors piste parmi les hautes herbes de
printemps, rivières et pentes abruptes. On revient tout de même
avant la nuit, fatigués mais content.
Steppe encore et toujours
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Les trois petits loups de la famille |
On s'y est attaché à
cette famille Mongole et à cet australien déjanté, mais il nous
faut partir pour Bichkek avant que notre visa expire.
Sur la première moitié
du trajet : les vallons qui côtoient le pied de la montagne
sont verdoyants. Le deuxième soir, nous sommes invités par quatre
maçons ouzbeks à dormir dans la maison qu'ils construisent. Ils
dorment dans une grande tente et travaillent ici car le salaire y est
bien meilleur. Ils sont impressionnants de calme et d'animosité, et
travaillent deux mois d'affilée, du lever du soleil au coucher du
soleil.
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Arc en ciel sur village kazakh |
Le lendemain, à la fin
d'une montée, c'est l'effervescence. Le tournage de le scène d'un
film se déroule. Un jeune acteur jouant le rôle du président
Nazerbaiev mime un avion avec ses bras, juché sur le haut d'un
camion-bétaillère des années 1930 qui avance à toute vitesse.
Sur
le tournage, les techniciens fourmillent, les figurants papotent et
un gros monsieur en short, tout rouge de coup de soleil, une
serviette sur les épaules, crie « silence » dans un
mégaphone tous les cinq minutes.
Le film en préparation
s'appellera tout simplement Président, sur
l'enfance du premier (et seul) « président » Kazakh.
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Une des scène du futur film |
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Silence, on tourne ! |
Deuxième partie du
trajet : route plate et rectiligne dans la steppe de couleur
écrue et jaune. Heureusement, un léger vent de face rend
supportable notre progression. Nous nous arrêtons lorsqu'un
restaurant se présente, qui sert d'oasis à tous les bus et mini-van
qui fréquentent la route, pour y trouver un coin d'ombre.
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Et tout en bas de la descente, un petit trou dans la route ... |
Bichkek, du visa a Gogo
Arrivés
à dans la guest house que l'on nous a conseillée à Bichkek, au
Kirghizstan,, nous sommes étonnés de trouver autant de cyclistes.
Japonais, français, belges, anglais, allemands, presque tous sont en
attente de visas pour continuer le voyage. Le bon plan pour échanger
les dernières informations, et écouter les histoires de
bureaucratie d’Asie centrale, toutes plus abérantes les unes que
les autres.
Il
nous faudra deux jours pour obtenir ou « fabriquer » tous
les papiers demandés pour l'obtention d'un visa chinois :
billets d'avion, certificat d'étude, réservation d’hôtel,
certificat d'assurance, … et surtout, l'original d'une lettre
d'invitation provenant de la Chine, petit papier qui a lui seul vaut
100 dollars !
Tout
ça pour arriver à l’ambassade mercredi matin et se faire refuser
l'entrer pour une raison inconnue : le garde fait passer tout le
monde mais pas nous, prétendant que l'on est arrivés trop tard.
Deux heures et demi d'attente, pendant lesquelles même ceux arrivés
après nous ont pu passer la porte en fer de l'énorme bâtiment
neuf, digne des plus grandes prisons. On retentera notre chance
demain, l’ambassade n'étant ouverte que trois matins par semaine.