mercredi 7 décembre 2011

En route pour les Balkans !


27 novembre

Vukovar, petite ville à la frontière Serbo-croate, qui a beaucoup souffert durant la guerre. Ivica nous y accueille tous les cinq dans sa chouette petite maison. Il est photographe et fan de « speed diving » : il descend en deux minutes une montagne grimpée en deux heures à pieds, en se jettant du haut avec un dérivé du parapente sur le dos.
A Vukovar, on retrouve notre bien aimé Danube, joue dans la rue pour les passants très enthousiastes puis l'on assiste le soir à l'inauguration du château fraîchement rénové. Nous sommes quatre semaines avant noël, et la coutume veut que l'on allume une « bougie de l'avant » chacun des trois dimanches avant l'évènement, puis la dernière le jour même. Cérémonie officielle, petits fours, foule, chorales et musiciens.

Musique pour les passant sur la levée du Danube

Encore le Danube

Château d'eau de Vukovar, symbole de la ville et de son histoire

28 novembre

Les copains prennent la voiture, on reprend nos vélos direction la Serbie. Quel bonheur de remonter en selle sous le soleil ! On se retrouve tous à la frontière pour de nouvelles aventures : notre passage est réglé en 15 secondes, le temps de tamponner les passeports. Les basques ont moins de chance : ils n'ont que la photocopie de leur carte grise européenne, les douaniers n'aiment pas trop et demandent 150€ pour les laisser passer. Le débat dure longtemps, jusqu'à la menace de dénoncer leur corruption à l'union européenne. Ils hésitent puis tamponnent les passeports. « Filez et qu'on ne vous revoit plus. » Quant au contrôle du véhicule, c'est de la blague. Ils regardent de loin la voiture, demande si l'on a de la drogue sur nous et nous explique que l'ecstasy Serbe vient de Bratislava, c'est pour ça qu'ils nous demandent, au cas où on en transporterait.


Véloroute au bord du Danube, direction Novi Sad

3 décembre

Les cinq jours passés à Novi Sad ont été très riches en rencontres. Eva, galicienne habitant à Novi Sad, nous héberge dans son appartement sous les toits. Elle habite la ville depuis plus d'un an, parle serbe et enseigne l'espagnol.
Novi Sad est connue pour sa vie musicale. Il y a des concerts dans les bars tous les soirs. Nous avons presque élu domicile dans un des bars, le Nublu, où nous allons passer toutes nos soirées, et même parfois nos après-midi, à écrire, dessiner, jouer de la musique et discuter.
Il nous faut cependant partir pour ne pas s'encroûter, et mieux revenir !


Vue de la terrasse d'Eva
Vue du pont

Simon surplombe la ville

Façade

Musique et magie basque dans la rue piétonne

Cathédrale de Novi Sad


4 décembre

Direction Belgrade, avec étape à Indija. On y arrive à 16h, notre hôte ne rentre qu'à 21h. Un cycliste nous interpelle et nous invite a boire un verre dans le bar de son copain, juste derrière nous. Il est un peu saoul mais plutôt sympathique. Ses restes de français datent de sa jeunesse dans la légion étrangère: "Oui mon colonel", "Caporal chef", ... Autant de vocabulaire qui n'aide pas vraiment la communication. On s'en sort tout de même plutôt pas mal. Il nous parle du Tchad, de la guerre ici, de l'argent qui pourrit le monde et ne se mange pas. On a aussi droit à l'histoire d'Alain Delon qui a tué son garde du corps serbe pour avoir couché avec madame Pompidou, de leur roi tué à Marseille, le tout sur fond de musique traditionnelle Serbe. Ils nous offre du rakia (eau-de-vie) de pomme fait maison. Le barman, quant à lui, a travaillé en tant que cuisiner pour les mécaniciens français et russes dans un aéroport de l'armée en Lybie. Vient encore un autre, prof d'histoire, apiculteur et charpentier. Trois doigts en moins, barbe et cheveux longs et des cadeaux plein les mains: miel, pollen, propolis. Plus la bouteille de rakia et de jus de choux du barman, on est gâtés. Entre temps, je sympathise avec les deux serbo-italiens de la table d'à côté, un chômeur et un maçon. C'est la fête dans le bar enfumé. 
On a le droit à un poème de Jacques Prévert:

Mangez sur l'herbe,
Dépêchez-vous,
Un jour ou l'autre,
L'herbe mangera sur vous.

J'apprends à mon tour mon premier poème serbe. Seule représentante de la gente féminine, je ne me sens pas mal pour autant. Mais je serais curieuse de savoir ce que font leur femmes en ce moment. 
Dans le fond du bar, deux croates qui rentrent du travail noient leur malheur dans l'alcool et la chanson. Tragique et magnifique à la fois. 
On rentre chez notre hôte la tête pleine d'histoires et le sourire aux lèvres. 

Nos nouveaux copains


5 décembre

Belgrade, here comes the rain ! Dix kilomètres dans la ville, dans le noir et sous la pluie, pour trouver le lieu où l'on va dormir, plus une heure d'attente dans une charcuterie (la charcutière nous prête gentillement son téléphone) et une bouteille de jus de maïs offerte par un passant impressionné par les vélos. On arrive trempés et fatigués dans l'appartement du défunt beau père de Nevana. Filip, son petit ami, nous explique qu'il sont bien embêtés car leurs derniers hôtes devraient être partis mais l'un deux s'est égaré en ville, a perdu son passeport et n'a pas pu prendre l'avion. Il n'y a donc pas de place pour nous chez eux, mais ils nous prêtent un appartement pour quelques jours. Du grand luxe.
Il reste 4 jours avant l'arrivée d'Ulysse (mon cher grand frère vient nous dire bonjour et me ramène mon accordéon!) pour se repérer dans cette jungle urbaine de 2 millions d'habitants, rencontrer nos contacts de musique et de théâtre et DORMIR. Un beau programme.  

3 commentaires:

  1. wwoahhh sacré voyage !!!
    merci d'animer aussi bien votre blog.
    De tout coeur (et oreilles) avec vous.
    Des bisous de l'Anjou
    .Bat.

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  2. toujours un réel plaisir de vous lire !
    Mention spéciale pour la scène du bar, j'adore!
    bisous
    Camille

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