Un magasin d'instruments de musique
dans la vieille ville de Guandu, une jeune chinoise joue du Guzheng, instrument de la musique classique chinoise de la famille des cithares.
Kunming, la ville du Printemps.
Nous l'avions lu et
entendu partout : Kunming est une ville bien plus « relaxe»
que les autres villes chinoises. Nous le confirmons. Avec ses 6
millions d'habitants, son climat tempéré, la « cité du
printemps » est bien plus
vivable que sa voisine Chengdu.
N'exagérons rien tout de même : l'air est pollué, l'eau non
potable, les rues saturées de boutiques en soldes, de trafic et de
piétons qui se bousculent. Nous arrivons au début des vacances pour
faire des visas, idée pas très maline, mais qui nous donnera le
droit à une bonne semaine de repos en attendant l'ouverture des
ambassades Vietnamienne et Thaïlandaise.
Nous sommes hébergés
par un couple de slovènes photographes, venus s'installer en Chine
pour changer d'air, puis par une étrange jeune chinoise chez qui
nous ne restons pas, car sa vision du monde, bien trop axée sur l'argent et le business, nous horrifie.
Quand le bonheur
nous rattrape
Nous étions pressés de quitter la
Chine, qui commençait à nous peser, et voilà que nous découvrons
une région qui nous enchante et nous renoue avec ce drôle de pays.
Il faut dire que les conditions sont idéales : nous sommes en
pleine forme, le soleil brille, ça sent le printemps, la végétation
sub-tropicale est florissante et surtout, nous sommes presque seuls
sur les petites routes de campagne. On ne peut rêver mieux.
Jianshui
Nous faisons la connaissance d'Ellen, 26 ans, professeur d'anglais,
très ouverte et intéressante, avec qui nous passons deux superbes
soirées à échanger sur nos cultures respectives et à visiter
cette charmante ville et son vieux centre. Sur la place devant le
gros temple Confucius, les retraités fouettent des toupies ou font du
cerf-volants, quelques enfants prennent un cours de rollers. Le soir
venu, plusieurs groupes y dansent et jouent de la musique.
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| Dîner avec Ellen |
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| Cerf-volants |
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| La grande porte |
Shadian
Perdus, de nuit, dans la ville, nous finissons par appeler du commissariat, notre contact ici, Qasim. Une dizaine de policiers essaient
de nous aider. Ils s'avèrent être tous ces amis, et nous
sommes invités à manger le lendemain chez l'officier.
Qasim ne peut nous héberger, mais l'un de ces amis nous offre une
chambre dans son hôtel grand luxe.
La ville, de 13000 habitants, est à 90 % musulmane. Les Hui y
sont arrivés d’Ouzbékistan avec Genghis Khan. Ils se
sont spécialisés dans la fabrication de piles électriques, et
produisent 10 % de la demande chinoise. La région est prospère,
et beaucoup de familles vivent des rentes de leur investissements.
L'année dernière, ils ont inauguré ce qui est probablement la
plus grande mosquée de Chine, financée par les dons des habitants.
Ici, une grande partie des bâtiments sont neufs : grandes
avenues et maisons à l'américaine. Un décor étonnant, en
contraste avec la campagne avoisinante.
Qasim nous explique que l'Islam interdisant les gros profits, il est
courant que les familles les plus pauvres obtiennent gratuitement des
parts de capital, ou que les plus riches donnent un pourcentage
de leur salaire en mains propres aux plus nécessiteux, le tout sans
intervention officielle ni obligation.
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| Déjeuner chez Ibrahim |
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| La grande mosquée |
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| Prière |
Chez les musulmans
comme chez nous
Dès notre arrivée en ville, mon cœur a fait des étincelles.
Probablement parce que nous avons passé une grande partie de notre
voyage à baigner dans la culture musulmane, et que cette familiarité
nous rassure, nous met à l'aise, ou que leur hospitalité simple,
chaleureuse et généreuse nous touche plus qu'ailleurs. Ils sont
bienveillants, curieux de tout et sourient avec une grande sincérité.
Passer une journée avec des musulmans est pour nous une vraie
bouffée d'air pur, et la paix silencieuse qui règne dans la
mosquée, après tant de semaines dans le bruit permanent, nous fait
un bien fou.
Ce soir, nous sommes encore invités, au barbecue cette fois, et
Ibrahim, l'officier d'hier, a invité ces amis pour qu'on leur
raconte notre voyage.
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