mardi 2 octobre 2012

Un petit tour chez les Qiang

Nous sommes tombés par hasard dans un village Qiang, minorité ethnique de la région (province du Sichuan, préfecture d'Aba). C'est un « éco-village » tout neuf. Parler d'«éco» est un peu exagéré, mais comparé à l'architecture chinoise contemporaine vue partout ailleurs, ces maisons sont belles et originales. Premier niveau en pierre, deuxième en « bois », ossature métallique et escaliers extérieurs. Rangées de maisons mitoyennes, allées bétonnées. Grandes pièces intérieures. Extérieurs verdoyants. Comme dans toute construction chinoise contemporaine, rien ne paraît vraiment terminé et en regardant de plus près, on comprend vite que « vite fait » ne s'accorde pas souvent avec « bien fait ».
 
On est accueilli par un jeune chinois, anciennement étudiant en sociologie, en volontariat pour un an dans le village. Ses deux missions sont :
1 : Aider la population à se réapproprier sa culture.
2 : Prêcher que l'argent ne fait pas le bonheur, et aider les gens à rester ou retourner dans les anciens villages, quasi abandonnés, perchés sur les terrasses en haut des montagnes.

Le gouvernement, depuis une petite décennie, prône l'éco-tourisme chez les minorités, les invitant à quitter leur paradis cachés et descendre vivre dans la vallée, moyennant une aide financière. Certains cèdent à la tentation des billets, d'autres y résistent. Mais le tremblement de terre de 2008 accélère le processus, et des dizaines de maisons « traditionnelles » flambant neuves sont construites près de la nouvelle route, dans l'étroite vallée (comme willow village). Le nouveau « business » local (tourisme et vente de récoltes en bord de route) ne semble pas des plus fructueux, et ce chamboulement géographique et économique influe négativement sur les relations humaines. C'est là qu'intervient la fondation Narada, pour qui travaille notre hôte. L'histoire est complexe et la mission de taille, mais le but nous semble noble.

Notre hôte nous propose de l'accompagner dans l'un de ces villages perchés, à quelques heures de marche. L'étroit sentier qui y mène est à pic. On y croise quelques locaux âgés, les derniers qui cultivent encore leurs champs en terrasses. Le village, paradis abandonné, surplombe la nouvelle ville. Le calme et la beauté des lieux ont marqués nos mémoires : nostalgie d'une époque tout juste révolue, loin du trafic et des soucis de fric. 








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