Chez Asylbek, dans un quartier a 15km de la ville. Tout est de sable. Très peu de verdure à l’horizon. La maison est en construction, bientôt terminée. Dehors, il fait très chaud et le vent souffle très fort, nous projetant du sable à la figure.
La mère d’Asylbek est décédée il y a quelques jours, et ses 4 frères sont donc présents. Selon la tradition, ils sont rassemblés pour 40 jours de deuil et cérémonies d’une nature qui nous est inconnue. La fratrie est, en temps normal dispersée : deux habitent à Aktau, un à Almaty, un à Moscou et un autre en Ukraine. Ces mots nous frappent : «Vous avez de la chance, car en ce genre d’occasion, nous sommes contents d’avoir des invités et partageons nos festins». L’ambiance n’est pas au drame: énorme et délicieux repas, musique, histoires, politique et rigolade.
Depuis qu’on est arrivés, c’est comme si le temps avait ralenti. Les gens sont plus calmes, le rythme est détendu. les gens rencontrés sont sympathiques, intéressés mais jamais insistants.
On a le sentiment qu'on va se sentir bien dans ce pays dans lequel le thé au lait est la boisson nationale.
Un billet de train la veille pour le lendemain, voilà qui est rare en cette saison d’après nos hôtes. On part pour trois jours et trois nuits, afin de parcourir plus de la moitié de ce que l’on a déjà fait à vélo. Un grand bon en avant, un peu étrange et pas très désiré, mais à la vue du paysage par la suite, on est bien content de ne pas avoir pédalé ces 3500km dans le désert.
Le train est avant tout un endroit de convivialité, et heureusement parce qu'on a pas le place de s'isoler ! Ambiance dortoir, ça papote et rigole avant de s'endormir, toutes générations confondues.
La chaleur est difficilement supportable dans l'après-midi. Heureusement on nous a distribué des draps propres et une serviette de toilette au départ. Une bouilloire géante alimente les théières de tous les passagers du wagon, et côté nourriture, on se ravitaille aux arrêts grâce aux vendeuses ambulantes sur les quais.
Copains de wagon
Copains de compartiments
Le train est aussi une foire à tout et n'importe quoi. Les marchands de tout genre passent vendre, en criant, leur produits, comestibles ou non. On se demande comment ces gens font pour vivre de la vente de pacotille, et on a vite la réponse : les grand-mères voisine de couchette achètent presque tout ce qui passe, habits, jouets pour enfants, bijoux, 30kg de riz, magasines, ... Il y a même une vendeuse de martinets qui n'a pas l'air très aimable.
Consommatrice effrénée
Le petit moins du train : monsieur le chef des contrôleur, celui qui a le plus grand chapeau, nous demande un (gros) bakshish pour les vélos, normalement tranportés sans frais. On descend le montant de 8000 tenge a 3000 tenge, ce qui est déjà trop. A l'arrivée, les vélos étant abîmés et nous très fatigués et énervés, on tente de payer moins mais on cèdera sous menace de violence.
Almaty
Des pieds et des mains, des coups de fil et des rendez-vous, pour au final ne pas demander de visa russe. La seule solution possible est hors de prix et risquée.Il nous faudra donc passer par le Kyrgystan pour rejoindre la Chine, et oublier l'Altaï russe et la Mongolie pour cette fois. Mais le jeu administratif n'est pas terminé, il nous faut maintenant essayer d'obtenir un visa Chinois au Kyrgystan !La tête trop pleine, on met tout ça en stand-by pour aller se balader une semaine dans les environs d'Almaty.
Assy plateau
A une centaine de kilomètres de l'ancienne capitale, le plateau d'Assy, a 2500 mètre d'altitude, est un endroit féérique où coule une belle rivière. Troupeaux en pâtures, yourtes, marmottes qui crient et aigle qui tournent au dessus de nos têtes,un vrai petit paradis de nature.
En redescendant, le paysage s'assèche : nous retournons vers la steppe.
Pause thé dans la yourte
Curieux les jeunes taureaux
Les pieds dans l'eau !
Habitats nomades
Paysage matinal
Pâturages
On redescend sur les pistes ensablées
Réservoir
Charyn Canyon
Quelques dizaine de kilomètres plus loin, c'est le canyon qui nous attend. Long d'une centaine de kilomètres, il abrite une fraîche rivière. La piste qui y accède est très difficile et le vent qui nous souffle en pleine tête nous fera arriver à la route que tard le soir (deux heures pour faire 10 kilomètres !) Heureusement, la chance nous sourit et nous rentrons directement en stop a Almaty (200km) pour récupérer nos passeports et visas kyrgyz le lendemain.
Merci pour cette douce et jolie chanson.
RépondreSupprimerLa maman de Marie