Frontière
Bonne chance ! |
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"Avez-vous séjourné en Arménie ? Non ? Vous êtes sûrs ?
Connaissez-vous des arméniens ? Même pas un seul ? En France ? En
Géorgie ? L’Arménie, bon ou mauvais pays ? Bien ou mal ? (questions en boucle)
- Puisqu'on vous dit qu'on en sait rien, on n'y a jamais mis les pieds !"
- Il y a quoi dans vos bagages? Suivez-moi ...
Oh non, pas une fouille... L'homme revient une minute plus tard :
-
Voilà des caramels ! La friandise nationale ! (sur laquelle est écrit
"made in Ukraine"). Bienvenue en Azerbaïdjan! Bienvenue à l'Eurovision !
L'ennemi
arménien sera la question récurrente du notre voyage en Azerbaïdjan,
avec parfois quelques quiproquos entre "Alemania (l'allemagne) et
Ermania (l'Arménie). Nous tenons tête tout de même et réussissons à ne
pas dire de mal de l'Arménie sans se faire détester.
Azerbaidjan
C'est
un peu comme retourner en Turquie : du thé toutes les heures, une
langue très similaire, un pays musulman (beaucoup plus modéré qu'en
Turquie cela dit), et surtout, un accueil plus que chaleureux ! On
refuse les invitations à la pelle pour pouvoir avancer, vexant parfois
les généreux qui insistent pour nous garder pour le thé, puis le repas,
puis la nuit, puis le lendemain, etc.
Une famille fort accueillante! |
Un
soir, étant très fatigués, nous décidons de s'isoler pour dormir tôt.
Le hameaux de maison au bout du sentier paraît abandonné, et le jeune
berger à qui nous demandons si nous pouvons planter la tente ici
acquiesce malgré son regard étonné. Mais nous avons à peine commencé à
s'installer qu'arrive une, puis deux, puis une vingtaine de personnes
sorties d'on ne sait où. On nous questionne, on nous observe, le moindre
mouvement ou réaction de notre part provoque pouffements de rire et
commentaires. Épuisés et un peu énervés d'être des bêtes de foire, nous
nous entêtons à ne pas comprendre et refusons les nombreuses invitations
à manger, boire ou dormir. A notre grande surprise, ils finissent par
partir ... et revenir avec l'agent de police du coin, appelé pour
l'occasion ! On n'en revient pas. En effet, il est louche de refuser
l'hospitalité azéri. L'homme est des plus sympathique, vérifie nos
papiers, discute quelques temps et finit par nous dire de démonter la
tente et d'aller dormir chez la famille voisine ! On ne cédera pas sur
ce point, mais finissons par accepter un thé, qui se transformera en dîner, dans une grande maison bourgeoise cachée derrière la rivière.
Campement entre vaches et montagnes |
Nos premiers jours en Azerbaïdjan ont été verdoyants et ombragés, pleins de petits salons de thé sur l'herbe, parsemés de rosiers, de chaises en plastique sur lesquelles des papis passent leur journée autour de théières à fleurs.
Mais l'Azerbaïdjan, c'est aussi pour nous quelques centaines de kilomètres dans une immense plaine asséchée, un décor digne de westerns, cowboys inclus. Il fait chaud et nos seuls coins d'ombres sont les "resto routiers" locaux, dans lesquels nous nous arrêtons plusieurs fois par jour pour faire de bonne pauses.
Cowboys |
La circulation est démentielle, et les azéris gagnent le record des pires conducteurs vus jusqu'ici. Trois véhiculent qui doublent un camion en même temps avec une voiture en face est monnaie courante, ils pilent pour freiner et n'ont pas l'air d'avoir de limitation de vitesse (malgré les panneaux). On se contente de serrer à droite et de crier en vain contre les chauffards qui nous ignorent ou nous klaxonnent dans les oreilles.
Volcan de boue
Presque arrivés à Bakou, notre destination final azéri, un motard nous attends sur le pont : Grant, australien en vadrouille, nous a dépassé puis attendu pour nous inviter à camper à quelques kilomètres, sur un volcan qui, paraît-il, fait des bulles. Malgré la fatigue des 100km de la journée dans les pattes, nous poussons jusqu'au volcan, non sans peine : le chemin est boueux et il nous faut pousser les vélos et désencrasser les garde-boues tout les cent mètres pour les débloquer. On arrive en haut à temps avant la tombée de la nuit. L'endroit est étonnant, plein de cratères qui font de grosses et bruyantes bulles. On se croirait sur une autre planète.
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